Souvenirs....
"Le jour le plus fou" et "Les rescapés du jour J" d'Elizabeth Coquart et de Philippe Huet
Si nombreux sont les ouvrages traitant sur le "Débarquement de Normandie", (opération Overlord), et du déploiement engendré, plus rares sont ceux qui parlent de ce "jour le plus long" côté civil….Ces deux volumes, "Le jour le plus fou" et "Les rescapés du jour J ", sont le fruit d’une longue enquête, menée par les deux auteurs, Elisabeth Coquart ainsi que Philippe Huet, auprès de ceux qui ont vécu et subi ce moment fort de l’histoire.
De Ouistreham à Sainte-Marie-du-Mont, de Benouville à Sainte Mère-Eglise, des bords de la Dives aux marais de la Douve et du Merderet, ils ont rencontré et recueilli les témoignages de ces normands, qui n’étaient en rien préparés au déluge de feu qui devait s’abattre sur leurs têtes en ce jour de juin 1944. Si les pertes humaines du côté militaires ont été, comme chacun le sait, énormes, il faut compter 15 à 20 000 victimes chez les civils. Très lourd a été leurs sacrifice, quand bien même ce fut pour la libération du pays. Dès l’aube, les forces navales ont pilonné les côtes dans le but de rendre un débarquement sur les plages possible, à leur tour, les bombardiers alliés n’ont eu de cesse de détruire tout axes, villes et villages de point de vue stratégique important pour rendre impossible l’arrivé d’éventuels renforts allemands. Ainsi, pour ne citer qu’elle en exemple, la ville de Caen fut en partie détruite, rasée par les tonnes de bombes larguées, et ce durant de longues et interminables heures qui n’ont pu être que l’enfer sur terre pour ceux, qui, impuissants, n’avaient que les caves comme seuls refuges et qui devaient devenir la tombe de nombre d’entre eux….
Et que dire de ceux qui ont été abattu froidement, par les forces occupantes, affolées et pleines de haine, ne laissant aucune chance aux civils qui auront le malheur de se trouver sur leur route lors de leur retraite….Pire encore, ceux dont la vie s’est éteinte par erreur, pris pour cible ennemie lors d’une nuit, d’un détour de bosquet ou sortant d’un abri…
L’un d’eux devait rapporter : « On a souvent cru que nous étions entre deux feux. C’est faux, nous étions dans le feu. »
Des récits poignants, des témoignages douloureux, des encart photos de l’époque, et le tout relaté sous la forme de roman pour mieux vivre (dans les premiers jours, heure par heure) ce qu’a pu être leur calvaire….
Deux très bons livres que je conseille à tous les amateurs de cette période de l’histoire…
(Ed. Albin Michel)