Terroir...
La couleur du bon pain de Gilbert Bordes
Non, le vieux Valentin ne laissera jamais sa ferme, ses terres et le plus beau troupeau de la vallée à cet adolescent tombé du ciel qui débarque un jour en Corrèze après le décès de sa fille. Car Grégory, son petit-fils, son héritier, aussi gentil et bien élevé soit-il, est noir.
La rencontre est abrupte entre le vieil homme et le garçon de la ville soudain plongé dans un autre siècle. Grégory se heurte aussi à la stupidité raciste des villageois et des enfants de son âge. Mais, à la ferme, il se sent très vite chez lui. Stupéfait, son grand-père le surprend à soigner les bêtes, traire les vaches et prendre qoût aux travaux des champs. Peu à peu, Grégory va apprendre à devenir un vrai Corrézien...Parviendra-t-il à gagner le coeur de Valentin? (4ème de couverture Ed. Pocket)
L’auteur traite ici d’un sujet délicat. Les préjugées qui se font souvent dans les coins de nos campagnes reculés où tout ce qui n’est pas habituel, commun, ce qui est rare, ce qui peut être choquant ou provocant fait peur. Tout ce que l’on ne connaît pas n’est pas le bienvenue et est perçu avec une grande méfiance. Où si l’on veut gagner la sympathie et l’estime des villageois les preuves sont à faires. L’étranger, s’il est accueilli avec un sourire souvent contenu, est vu très rapidement comme l’intrus, sur qui la curiosité va s’abattre afin de pouvoir cerner celui qui ose venir troubler cette sérénité, cette paix établit avec les années d’habitudes. Le racisme y est souvent plus significatif que dans les villes, car les populations étrangères sont très peu nombreuses, voir inexistante…. Et là encore la différence forcera la méfiance à s’établir, à redouter celui que l’on ne connaît pas, et surtout qu’on ne reconnaît pas ni dans sa façon d’être et de vivre….Mais le paradoxe veut que l’hospitalité est bien plus prononcé en campagne qu’en ville….Et bien souvent, une fois l’étranger accepté au sein de la "communautée", l’entraide devient alors très rapidement une règle d’or à laquelle aucun ne saurais se soustraire, tout le monde se connaissant, nul souvent ne saurait refuser un « p’tit coup de main » au voisin…Et c’est très bien ainsi…