Réfugié...
La petite-fille de M.Linh de Philippe Claudel
Réfugié parmi les réfugiés, M.Linh perd tous ses repères, sa terre, sa famille, tout ce qui fait ce qu’il est, son identité. Tout n’est déjà plus que souvenirs. Il a fui son pays en guerre, seul avec sa petite-fille dans les bras, sa petite valise et un sac contenant un peu de terre, celle de son passé. D’abord vaincu par le désespoir, il va se ressaisir. Il se doit d’être fort pour elle, Sang diû, ce petit être, la fille de son fils est tout ce qu’il lui reste…
Mais dans ce monde qui lui ouvre les bras, tout est à reconstruire. Tout est neuf, structuré, brutal, tout est à réapprendre pour ce petit homme qui parcourait la vie au rythme du trot d’un cheval, du rire des enfants, de la vie qui prend son temps…
Profond, émouvant, ce livre nous dévoile ce que peut être le ressenti d’un naufragé de l’existence, celui qui doit fuir, tout quitter contre son gré pour l’inconnu.
Plus dur que la barrière de la langue, celle des sentiments. Le besoin d’une présence, de réconfort, d’amour, l’espoir qui est en réelle perdition, le besoin de croire encore en un lendemain pour celui qui essaye de reprendre pied. Face à tout cela, l’humiliation de la pitié, l’accueil structuré par des règles, des lois, des mots qui bien souvent sonnent bien creux, ont l’amertume d’un vide…
Il est bien difficile pour celui qui tend la main, qui ouvre son cœur, qui se noie dans son propre chagrin, de trouver du réconfort dans un morceau de savon ou une brosse à dents, les ustensiles qui sont censé rimer avec « bienvenue »…
A lire sans modération….
Les avis de Jules, Anjélica, Papillon, Livrovore ainsi que celui de Pitou....